Un bébé Langur de François est né le 18 mars dernier au Jardin zoologique du Muséum de Besançon. Ce jeune mâle est le premier de son espèce à voir le jour à la Citadelle. Il s’agit d’une naissance exceptionnelle pour ces primates dont il ne subsisterait que 2000 individus dans la nature, et 133 en institutions zoologiques dans le monde.
C’est un espoir pour cette espèce, menacée par la destruction de son habitat naturel pour l’agriculture, l’exploitation minière
ainsi que la chasse alimentant la pharmacopée chinoise traditionnelle. Il s’agit de la quatrième naissance de Langur de François – du nom d’un consul de France en poste dans le sud de la Chine au 19ème siècle – en Europe, et la cinquième dans le monde. Seuls 29 parc zoologiques (dont 8 en Europe) accueillent cette espèce, ce qui renforce le caractère exceptionnel de la naissance intervenue au Muséum de Besançon, seul établissement Français présentant ces Langurs.
Le Muséum de Besançon s’est spécialisé au cours de ces dernières années dans la reproduction d’espèces rares et menacées. Rappelons que 70 % des
espèces présentées au Jardin zoologique sont élevées dans le cadre de programmes d’élevage européens ou internationaux (EEP), créés pour la sauvegarde des espèces animales en danger. Au cours des dernières années, le Muséum a ainsi acquis auprès des établissements zoologiques à l’échelle mondiale, une solide réputation en la matière.
Aujourd’hui, le Muséum présente une famille composée d’un couple reproducteur : Ping, femelle âgée de 5 ans, et Johan, âgé de 15 ans, tous deux nés au Royaume-Uni et arrivés à la Citadelle respectivement en 2018 et 2012.
La gestation de cette espèce dure de 160 à 190 jours. A la naissance, le bébé Lémur de François arbore un pelage roux, qui disparaitra après quelques semaines pour devenir aussi noir que celui de ses parents. Il deviendra reconnaissable à sa bande de poils blancs ressemblants à de longs favoris.
A l’état sauvage, cette espèce vit dans les collines karstiques de la région du sud-ouest de la Chine jusqu’au nord-est du Vietnam. Ils vivent en bande d’une douzaine d’individus en moyenne, dirigées par les femelles, qui élèvent les jeunes ensemble. Ils vivent dans des grottes creusées par les pluies dans les falaises de calcaire, et se nourrissent essentiellement de feuilles, bourgeons, écorces et racines.
Comments